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Ambition quand tu me tiens, ou comment échouer au Paradis du fruit
Avant-hier, Prince-Prince et Céciel ont voulu être ambitieux. Malgré la fatigue accumulée depuis la veille (pour le résumé c’est ici) , nous avons tenu à maintenir notre petite sortie au restaurant avec un couple d’amis. Evidemment, on n’aurait pas dû.
D’abord, nous n’avons pas trouvé de baby-sitter de remplacement de la malade, malgré des appels desespérés à qui mieux mieux, dignes d’une hotline Microsoft. Il semble que le baby-sitting de nourrissons ne soit pas un emploi trés prisé, je vais d’ailleurs en parler à Sarkozy au plus vite, peut-être que la solution au chômage en France est ici. La plupart des intéréssés potentiels se débinent dès qu’on les informe de l’âge du marmot.
Faut reconnaître que le baby-sitting, généralement ça consiste à arriver quand les gosses sont déjà couchés, piller le frigo et zapper sans fin sur les chaînes du satellite en attendant de se faire raccompagner à domicile. Forcément, à côté de cet eden, une soirée avec un bébé à nourrir, à faire roter, à changer, à bercer, c’est au-delà des forces du commun des mortels.
Alors nous avons fini, soulagés, par accepter la généreuse propositon de baby-sitting d’un couple d’amis que pourtant j’avais fort mal reçu lors de leur dernière visite chez moi. Pas rancuniers, ouf.
Ce que nous ignorions, c’est qu’en réalité, la galère ne faisait que commencer.
D’abord nous avons mis une heure (oui vous lisez bien : 1 heure) à parvenir chez nos amis pour y déposer Jolibébé. Des embouteillages mutants avaient pris possession de notre banlieue. Une heure pour faire 4 km, c’est balèze.
Vous vous en doutez, en arrivant chez nos amis à l’heure où nous aurions déjà dû atteindre au restaurant, nous avons grandement entamé la soirée.
Ambition toujours, nous reprenons la route. Dans l’autre sens. Même problème. Re-une heure plus tard nous avions atteint la place de l’étoile (qui doit se trouver à 10 km de chez nous). Nous appelons nos amis, qui eux, galèrent boulevard Saint-Germain. Le restaurant étant dans le 5e arrondissement, impossible d’y parvenir avant 22 heures. Or je ne comptais pas obliger nos amis à garder Jolibébé au-delà de 23h30, faut pas déconner ils ont déjà deux gamins à eux et c’était un soir de semaine…
On abandonne l’espoir d’atteindre le restaurant corse où nous avions réservé, et nous convenons de nous garer sur les Champs pour y chercher une auberge de remplacement.
Prince-Prince s’engage dans le parking George V. En resort après avoir suivi un dédale de rampes qui montent, qui descendent, qui remontent (merci la signalétique foireuse). Y rentre à nouveau, essaie de pas se faire avoir une seconde fois. Youpi, une place.
Message de nos amis : « Rendez-vous au Paradis du fruit ». Bon, c’est mieux que rien, mais tout compte fait je commence à me demander si j’avais vraiment rêvé de passer ma première soirée sans Jolibébé au Paradis du fruit, à me gaver de Yoyo-mangue en priant pour éviter les embouteillages au retour. Qu’importe, la soirée commence. Il est 21h30. Nous avons 1h30 devant nous. En étant partis de chez nous à 19 heures, c’est un beau score. J’en pleurerais.
La soirée se déroule bien. Les plats sont bons, la discussion animée.
Mais la série noire reprend. A 23 heures nous attendons, desespérés, la serveuse afin de commander rapidos quelques desserts. 23h10, nous renonçons définitivement et demandons humblement l’addition, plutôt. 23h20, nous prenons la caisse d’assaut afin de payer s’il-vous-plaît, pardon d’insister. 23h25 nous quittons le restaurant, nous sommes à la bourre, j’implore mes amis de garder Jolibébé au chaud un peu plus longtemps que prévu. Mille excuses, stress, angoisse, culpabilité. Ca y est j’ai mal au ventre.
Alors qu’on se croyait sortis d’affaire, on découvre que notre autoroute est fermée pour travaux nocturnes. Détour. Perdition dans Nanterre. La haine, again.
Nous arrivons penauds à 23h50. Mes amis ne nous en veulent pas, mais les cernes sous leurs yeux nous chuchotent le contraire. La culpabilité me ronge mais j’essaie de pas m’autoflageller immédiatement dans leur salon. Jolibébé, elle, roupille comme une bienheureuse. C’est à peine si elle remarque qu’elle change de crémerie. Pas compliquée, ma gamine.
Finalement, nous arrivons enfn chez nous. Une têtée plus tard il est déjà 1 heure du matin. Je suis sur les genoux. Je pensais pas qu’une soirée de repos, ça pouvait être aussi éreintant. Ambition, quand tu nous tiens…