Je n’écris pas beaucoup ces temps-ci…Le faute au travail qui recommence à m’occuper un peu après quelques semaine d’école buissonnière à peine voilées. Et puis la faute à cet été qui s’impose, au soleil qui brille, aux petits oiseaux devant ma fenêtre, aux enfants en vacances qui éclatent de rire à tout bout de champ derrière ma porte de travail, à mon ventre qui s’arrondit sévèrement…
En bref, je flemmarde, je traîne des pieds, et je mets un temps fou à faire des petites choses.
Et puis ma vie change, aussi.
Dans 15 jours, nous déménageons. A quelques centaines de mètres d’ici, mais ça fait quelque chose de quitter cet appartement où nous sommes arrivés il y a 5 années jour pour jour, jeunes amoureux, en pleine débâcle. Le jour où nous avons emménagé ici, j’étais à l’hôpital Necker et je disais aurevoir à un mon premier bébé. La famille et les amis se sont (héroïquement) chargés du déménagement en notre absence. C’était si curieux…nous sommes partis d’un petit appartement un soir avec un bébé dans mon ventre, et 3 jours plus tard nous mettions les pieds dans ce nouveau lieu, les bras vides et le coeur gros. Tornade à tous les étages.
Depuis, nous avons construit ici des souvenirs splendides; un mariage, l’arrivée de Joliepetite, celle de Mr Sourire, la création d’une entreprise, et puis cette grossesse encore qui pousse sous mes seins…et qui éclora dans notre nouveau nid.
C’est troublant de regarder tout ce que nous avons accompli en 5 années. Ca semble si court et pourtant nous avons rempli ce temps à craquer de mille choses qui illumineront nos vies pour longtemps.
C’est ici que Joliepetite a toujours vécu, là qu’elle a fait ses premiers pas, là qu’elle a eu sa chambre « de grande », là qu’elle a découvert l’école.
Quand je regarde ce petit appartement pas trés joli que j’ai si peu aimé au départ, je me dis qu’il a abrité un sacré démarrage, celui de nos vies d’adultes, et je me surprends à me trouver bien triste de le quitter.
Comme si je savais que désormais notre vie d’adulte, la vraie, démarre aujourd’hui. Un grand appartement, une nouvelle voiture, un troisième enfant parmi nous. Et puis les premières déceptions professionnelles, aussi, (au bout de 4 ans, il fallait bien que ça arrive!), bref l’entrée dans le grand bain d’un monde pas franchement hostile mais pas totalement sans danger non plus.
Lorsque j’étais jeune et insouciante, parfois je me disais trés fort que je voulais retenir la nuit qui était si belle, celle où je m’amusais si fort, ou celle que je partageais avec un Prince-Prince en devenir.
Aujourd’hui c’est la vie que j’ai envie de retenir. Car je me sens vieillir à défaut de mûrir. Je me sens fatiguée, aussi, de courir sans cesse. Je me sens un peu brusquée par cette vie qui passe à 100 à l’heure et qui me réserve sans cesse des surprises, pas toujours bonnes. Et même les bonnes sont épuisantes (maman de 3 enfants et chef d’entreprise, expliquez-moi comment j’ai pu en arriver là? A 15 ans je ne voulais pas d’enfant et je caressais l’idée d’une carrière de prof de français…). Ces temps-ci je rêve d’un break, un vrai, où je n’aurais qu’à regarder mes enfants pousser et écouter le silence.
Mais déjà le temps file, une pile de dossiers m’attendent, mes angoisses et les peur de manquer aussi, quelques clients pas marrants à voir, des détails sans fin à coordonner pour un déménagement serein…la vraie vie, quoi.