Chose promise, chose dûe : voici un petit top ten des lectures que je vous recommande pour l’été.
Après avoir longuement tergiversé, j’ai fait une liste plutôt légère, dans l’idée qu’on est pas là pour se faire emmerder ni se lancer dans la lecture de grands classiques par 40° à l’ombre.
L’été c’est fait pour être frivole et distrayant, alors voici ma sélection pour ne pas vous faire mal aux neurones tout en satisfaisant quand même les amoureux du joli style.
Et pour les puristes, je propose un petit bonus des 6 ouvrages majeurs qui m’ont accompagnés longtemps mais qui ne sont pas exactement des lectures légères ni distrayantes…plutôt des monuments de la littérature qui font un bien fou si on s’astreint à leur lecture minutieuse.
Je n’ai plus qu’un mot : ENJOY!
Lectures de l’été :
1 – Nick Hornby : « Vous descendez?« . Incontestablement le roman de N. Hornby que je préfère, et paradoxalement le moins connu. Il est un peu improbable (ou comment une réunion de candidats au suicide peut porter des fruits insoupçonnés), rythmé, surprenant, mais on retrouve la touche rock-n roll et éternel adolescent qui séduit tant chez cet auteur.
2- Olivier Adam : « Des vents contraires ». C’est beau un homme triste qui aime ses enfants. C’est beau un écrivain aussi sensible. C’est beau un roman qui ne paie pas de mine et remue pourtant autant de choses. Je suis fan d’Olivier Adam corps et âme mais ce roman-là à quelque chose de plus que les autres. Parcequ’il n’est pas que la chronique douce d’une dérive. Vous comprendrez en le lisant.
3- George Sand : « Elle et lui ». ce n’est pas exactement un excellent livre. C’est plutôt un agréable objet littéraire. Si comme moi vous aimez la petite histoire dans la grande histoire, ce récit autobiographique des amours de George Sand et Alfred de Musset vous ira droit au coeur.
C’est encore mieux de le lire après ou avant « Confessions d’un enfant du siècle » qui est cette fois-ci le même récit narré par ledit Alfred. Et puis pour conclure en apothéose, louez le pas-si-mauvais film de Diane Kurys « Les enfants du siècle » avec avec Juliette Binoche et Benoît Magimel. Pendant longtemps, cette histoire a été mon « Twilight » à moi, une belle histoire d’amour qui me laissait rêveuse…
4- Emmanuel Carrère : « D’autres vies que la mienne ». Impossible de qualifier cette lecture de frivole mais elle me paraît pourtant indispensable et paradoxalement très aisée. Les sujets sont terribles – des ravages du tsunami à ceux du cancer d’une jeune maman – mais racontés à la première personne par un écrivain en pleine sincérité. Ce qu’on touche avec ce livre, c’est exactement cela : d’autres vies que la nôtre. Des vies simples avec leurs éclats, des vies auxquelles on essaie de donner un sens, des vies qui parlent bien et parlent vrai. Et le regard lucide d’un homme sur sa frivolité personnelle mais habité par l’amour du récit.
5- Simone de Beauvoir : « Lettres à Nelson Algren« . Où l’on découvre que la philosophe avait un coeur, avait de la passion et de la spontanéité. Là encore, récit d’un bel amour. Bel et bien vécu, ancré dans son temps. Lire cet épais recueil, c’est comme lire la chronique d’une décennie et un journal intime dans le même temps. Savoureux.
6- Ian Mc Ewan : « Expiation ». Je trouve le titre assez nul et le film qui a été commis à sa suite tout autant, mais le livre, lui, vaut le détour. Le récit est fait de plusieurs points de vue à plusieurs années d’écart. L’intrigue est autant amoureuse qu’historique et psychologique. C’est un roman assez étonnant au final, on met quelques pages à comprendre à quel objet littéraire on à affaire, puis l’histoire nous enveloppe et l’on est embarqué dans ce voyage sans difficulté. Ou comment un été merveilleux et tragique influe sur la vie de tant de personnes.
7 & 8 – John Irving : « Une prière pour Owen » et Douglas Kennedy : « La poursuite du bonheur« . Il m’est difficile de choisir un roman en particulier dans les oeuvres prolifiques de John Irving et de Douglas Kennedy. Ils produisent en effet avec une régularité de metronome des pavés distrayants, bien écrits et remarquablement ficelés. On n’est ni dans le thriller ni dans le roman, et pourtant pas dans l’art majeur.
Mais c’est un fait, les américains savent y faire, en matière d’entertainment. Il y a de cela dans John Irving et Douglas Kennedy. Des intrigues soignées et profondes, une belle écriture, le plaisir aussi d’un roman dense et riche, loin des faméliques 120 pages nombrilistes de nos avares écrivains français actuels. En bref, je vous recommande toute la bibliothèque John Irving / Douglas Kennedy. Lecture de plage surprenante, dense, captivante…et satisfaisante à 100%!
9- Kressmann Taylor : « Inconnu à cette adresse« . 40 pages d’un échange épistolaire toute en subtilité. Ou comment détruire une vie avec une plume. Stephan Zweig n’aurait pas fait mieux!
10- Stefan Zweig : « 24 heures de la vie d’une femme ». Encore un auteur dont j’ai lu toute l’oeuvre avec avidité et dont je recommande la lecture chaudement. N’importe quelle oeuvre fera l’affaire tant le style est agréable, les intrigues délicates et intelligentes. Mais mon chouchou à moi, ce sont ces 24 heures qui ont tout changé. J’aime le battement d’aile de papillon qui secoue tout un monde.
Ensuite, en vrac, n’hésitez pas à vous plongez dans quelques auteurs excellents dont tous les romans valent la peine d’être lus : Modiano, Paul Auster, Tonino Benaquista, Isaac Singer.
Enfin, pour ceux et celle qui auraient mal à la tête et très envie d’absolue légèreté, je vous recommande dans des registres radicalement différents tous les romans de ce sacré coquin de Nicolas Rey et les 4 tomes de Twilight de Stephanie Meyer.
Les uns comme les autres ne font pas de mal et son diablement distrayants! Ils n’auront pas le Goncourt c’est certain mais j’assume : vive la frivolité!
Et pour la liste des 6 oeuvre classiques qui font du bien, qui font grandir et qu’il fait bon avoir lu :
- Marguerite Yourcenar : « L’oeuvre au noir »
- Mishima : « Confessions d’un masque »
- Tolstoï: « Anna Karénine »
- Maupassant : « Une vie »
- Balzac : « Le Père Goriot »
- Flaubert : « Madame Bovary »
J’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à lire toutes ces belles histoires…Bonnes balades estivales en si bonne compagnie!