Il y a une chose que je ne m’explique pas dans notre monde cruel : pourquoi les hommes se permettent-il de choisir en option ce que les femmes endossent d’emblée de série ?
Cette profonde pensée me taraude depuis un épisode cet après-midi. En ce jour béni de vendredi, PrincePrince avait la possibilité d’aller chercher Jolibébé au parc à 18h30, heure de la quille pour la Jolienounou. Habituellement c’est moi qui me charge chaque jour de cette responsabilité. Je n’ai aucun souvenir à plusieurs mois en arrière d’un jour où Prince-Prince se serait acquitté de cette tâche.
A 18h15, la nounou et moi n’ayant aucune nouvelle de Prince-Prince, nous concluons qu’il aura irrémédiablement du retard et que nous devons prendre les choses en main. Je quitte précipitamment la maison, non sans avoir tenté d’appeler le maraud une bonne vingtaine de fois.
Une fois arrivée au parc, je croise Jolienounou sur le départ, ayant entretemps reçu un coup de fil de Prince-Prince lui demandant d’amener notre bébé à proximité de la station de métro à laquelle il arrive sous peu.
Venue pour venue, j’embarque donc mon Jolibébé et je rentre chez nous. Non sans avoir (again and again) tenté de joindre mon arlésienne une nouvelle douzaine de fois.
Ce qui devait arriver arriva.
A mon retour à la maison, je fulminais contre Prince-Prince d’avoir été forcée de quitter mon bureau le seul jour en 6 mois où j’avais osé compter sur mon mari.
A son retour, Prince-Prince fulminais contre cette garce de Céciel qui ne lui avait pas confiance et l’avait court-circuité.
Qui a raison? Personne, j’en ai peur.
Mais ce quiproquo illustre une problématique fondamentale de la relation homme/femme : celle de la responsabilité sur la famille.
Comme une bonne petite desperate housewife formatée, je n’avais pas envisagé une minute que Prince-Prince se ferait un obligation d’arriver à l’heure et d’assurer ses engagements.
Comme une bonne desperate housewife formatée, j’ai pris le relais d’office, sans hésitation, persuadée comme toujours que j’étais la seule à pouvoir assurer.
Le noeud du problème? Toutes ces choses que les hommes considèrent optionnelles alors qu’elles ont tant d’importance pour nous : faire les courses, manger des repas équilibrés, aérer la maison, laver le linge, étendre le linge, faire la poussière, prodiguer des soins cohérents et réguliers aux enfants…
Lorsque jour après jour on se lève le matin en ayant comme première pensée en tête la préparation du biberon de Jolibébé, l’allumage de la cafetière de Prince-Prince.
Lorsqu’on crée une entreprise mais qu’on trouve encore le moyen de s’occuper seule de bébé tous les matins et tous les soirs, de remplir le frigo, de préparer des repas, de lancer les lessives et d’assurer le rangement.
Tout cela en assurant des rendez-vous de travail, en coordonnant les aléas de Jolienounou et de Joliemamie, en restant joyeuse et dynamique chaque jour.
Lorsqu’on vit tout ça, on a tendance à rire jaune quand on se retrouve face à un Prince-Prince drapé dans sa dignité qui proteste : « Mais bon sang pourquoi tu ne me fais pas confiance?… ».
Ce sera tout pour ce soir.
Je vais pleurer sur les épaules de mes copines Putafrange ça me fera du bien.